Est-ce une nostalgie des années 70?
Les mouvements des années 70 ont apporté beaucoup de bonnes choses dans la société : les gens osent prendre la parole, les inégalités homme-femme reculent, les tabous sexuels diminuent, les enfants ont le droit de s’exprimer, les émotions sont mieux prises en compte, l’agressivité est condamnée, l’autodétermination est valorisée, etc.
Mais ces mouvements se positionnent souvent en « réaction contre ». Ils prennent le contre-pied de la norme ambiante, et se retrouvent alors dans des extrêmes : si tu ne vis pas les amours multiples tu es un sale bourgeois réactionnaire et possessif, si tu éprouves de la jalousie tu dois aller te faire soigner, si tu n’es pas d’accord pour faire du sexe avec tout le monde tu es coincé et tu dois te « libérer », si tu ne veux pas vivre en collectivité tu es un égoïste, etc.
Aujourd’hui, les amoureux pluriels ne sont pas forcément en « réaction contre ». Autrement dit, il ne s’agit pas nécessairement d’une contestation. Et les amours pluriels sont évidemment plus pérennes si l’on peut parler – sans risquer d’être considéré comme un ennemi – de ses doutes, de la jalousie qu’on ressent, des frontières qu’on souhaite maintenir vis-à-vis des autres, etc.