Après l’union libre, le polyamour, ou comment aimer plusieurs personnes en même temps
Dans cet article, initialement publié dans le journal Le Monde, l’auteur alterne témoignages et analyses pour décrire la philosophie polyamoureuse. Il introduit tout d’abord le polyamour en le replaçant dans un contexte historique et sociologique ; ensuite il s’appuie sur les témoignages de 3 polyamoureux pour décrire la réalité de ce mode de vie. Les problèmes liés à la jalousie sont abordés ainsi que les concepts de « compersion » et de « polyfidélité ». Plus loin, le journaliste s’appuie sur l’ouvrage de référence « Ethical slut » pour évoquer l’éthique nécessaire à adopter dans un mode de vie polyamoureux. Il se demande ensuite si le polyamour n’est pas le reflet d’une société en mutation au sein de laquelle le couple traditionnel vit une crise. Il termine son article en ouvrant sur la problématique des enfants.
L’auteur commence en faisant référence à Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, qui ont incarné de façon emblématique l’union libre des années 1970-1985. Le polyamour s’inscrirait dans une liberté de mœurs renaissante et plus réfléchie suite à une période marquée par le Sida.
Le journaliste s’appuie sur les témoignages de 3 polyamoureux, Charlene, Thomas et Alain. Charlene vit une relation suivie avec Thomas. « Ils conservent leur indépendance, n’exigent pas l’exclusivité sexuelle, ne renoncent pas à faire des rencontres et demandent à l’autre d’éviter les scènes de jalousie inutiles. » Ainsi, cette relation ressemble tout d’abord au « couple libre » incarné par Sartre et Beauvoir. Cependant, Charlene rencontre Alain, avec qui elle construit une seconde relation amoureuse très forte. Alain lui-même continue une relation avec une autre femme. Pour Thomas : «les relations sexuelles n’entrent pas en rivalité, au contraire, elles se renforcent. Quand Charlene est loin, je suis content d’être seul ou vois d’autres gens.» « Ainsi, Charlene, Thomas et Alain, se disent « polyamoureux ». En plus d’être sexuellement libres, ils entendent mener plusieurs histoires importantes en même temps.».
L’article se poursuit en relatant des propos échangés lors d’une rencontre entre polyamoureux dans un café parisien, où l’on retrouve Charlene et Alain. La jalousie est largement discutée. « Alain aussi accorde qu’il souffre de la jalousie, mais il croit qu’être jaloux revient à renier la personnalité de l’autre. “Charlene ne m’appartient pas. Ses pensées, ses sentiments ne m’appartiennent pas.” dit-il avec force.». Pour s’opposer à la jalousie, un concept d’origine anglophone est utilisé par les polyamoureux : la «compersion ». Il correspond au fait « d’éprouver de la joie à voir son partenaire amoureux ressentir lui-même de la joie et du plaisir sans que l’on en soit responsable.». Dans le paragraphe suivant, un autre concept est développé : celui de «polyfidélité ». Contrairement au libertinage et à l’échangisme qui privilégient la liberté sexuelle, les polyamoureux insistent sur les valeurs humaines indispensables au développement de relations libres harmonieuses. Ainsi, « La polyfidélité rejette le mensonge et la manipulation, ce qui implique un dialogue sincère de la part du polyamoureux envers l’ensemble de ses partenaires, sans exception. ». Cette éthique polyamoureuse est également évoquée dans le paragraphe suivant à partir de références à un ouvrage manifeste pour beaucoup de couples ouverts : « Ethical slut » (de Dossie Easton et Janet Hardy), « la salope éthique ». « Le livre propose une philosophie amoureuse libre, assortie d’un guide assez subtil des relations multiples.»
Pour la jalousie, « Ils conseillent la règle du « Own your feelings » : sachez que «vous possédez», vous créez votre jalousie, sa puissance dévastatrice dépend de vous, pas de l’autre.». Avec la jalousie, « l’amour est considéré comme un comestible, une denrée qui viendrait à manquer si on en use trop. Or l’amour est inventif, multiple, à la fois physique et affectif, extensible, mouvant, et pour certains, mystique.» Dans le paragraphe suivant, le journaliste aborde l’histoire du modèle amoureux occidental. Dans l’Occident chrétien, il s’est construit l’idée que l’amour doit être unique, passionnel, exclusif. Mais ce modèle génère l’adultère et de la souffrance et nous empêche de penser à d’autres formes de relations, comme chez les Grecs, par exemple, qui concevaient différents types d’amour. Cependant, il semble qu’il y ait une remise en question de la pertinence du couple fusionnel avec une demande des individus à conserver leur autonomie même s’ils sont en couple. La philosophie polyamoureuse pourrait ainsi refléter que la société est en train de changer. Dans le dernier paragraphe, la question des enfants est abordée. Le polyamour semble devenir très compliqué lorsqu’il s’agit de faire des enfants. Selon Françoise Simpère, « l’auteure de référence des polyamoureux français, mieux vaut qu’un couple s’en occupe.».
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